De Nitro-Politic

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Traitement des populations Roms en France en 2013. Le recensement de la honte.

Publié par Nitro_Politic sur 14 Janvier 2014, 14:03pm

Catégories : #Roms, #politique, #François Hollande, #Droits de l'Homme, #RomEurope, #Manuel Valls

Lors des nombreuses polémiques lancées par le ministre de l’intérieur sur les populations Roms en France, souvenez-vous de l’intégration impossible, de la « vocation » à revenir en Roumanie ou en Bulgarie et des modes de vie « extrêmement différents des nôtres », nous étions quelques-uns à expliquer que rien n’avait changé entre la politique de Nicolas Sarkozy et celle de François Hollande, nous avions tort, la situation est bien plus désastreuse aujourd’hui.

Nette augmentation (+11 000) des évacuations forcées organisées par les forces de l’ordre en 2013, les relogements et le traitement digne promis par François Hollande ne sont pas au rendez-vous, sur les 165 évacuations seules 74 ont été accompagnées d'une solution partielle de relogement.

Vous trouverez ci-dessous le communiqué de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) et le « European Roma Rights Centre » (ERRC) ainsi que le recencement à télécharger.

Traitement des populations Roms en France en 2013. Le recensement de la honte.

Évacuations de Roms : des niveaux intolérables, injustifiables, inutiles et coûteux !

Communiqué commun ERRC et LDH

Les évacuations forcées des Roms étrangers durant l’année 2013 atteignent le chiffre de 21 537. Ceci représente plus de la totalité de la population habitant en bidonvilles ou en squats en France, évaluée à 16 949 [1], en majorité des Roms étrangers.

Autrement dit, l’ensemble de la population rom vivant en bidonvilles et squats en France aurait été évacuée de force au moins une fois durant l’année 2013. En tout, il y a eu 165 évacuations perpétrées par les forces de l’ordre, concernant 19 380 personnes, et 22 évacuations suite à un incendie, affectant 2 157 personnes. Ces chiffres sont largement supérieurs à ceux recensés les années précédentes, puisque nous avions recensé 9 404 personnes évacuées de force par les autorités de leurs lieux de vie en 2012, et 8 455 en 2011.

Il y a eu 118 évacuations forcées faisant suite à une assignation par les propriétaires des terrains ou des squats devant les tribunaux de grande instance (TGI) ou les tribunaux administratifs (TA), 34 faisant suite à un arrêté d’insalubrité ou de péril pris par la mairie ou le préfet, et 13 abandons des bidonvilles par les personnes elles-mêmes, dans la très grande majorité des cas sous la menace d’une évacuation forcée imminente. Nous rappelons que près des deux tiers des sites sont situés sur des terrains publics [1]. Ce sont donc des entités publiques qui assignent dans les deux tiers des cas les occupants à quitter ces sites.

On observe une nette recrudescence des évacuations forcées organisées par les forces de l’ordre durant la période estivale. Elles perdurent malheureusement au quatrième trimestre à un rythme presqu’aussi élevé, malgré une météo hivernale.

Le plus grand nombre d’évacuations forcées a été observé en Ile-de-France, comptant pour 57 % de leur total, le triste record étant détenu par le département de Seine-Saint-Denis. 39 % des évacuations ont eu lieu dans les quatre régions du Nord-Pas-de-Calais, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Aquitaine.

On a observé d’autre part un nombre croissant de bidonvilles abandonnés par les habitants avant l’intervention des forces de l’ordre, pour éviter les traumatismes et la perte de leurs biens.

Les évacuations forcées ont continué pratiquement, partout sans solution alternative crédible de relogement ni d’accompagnement social. Les ONG impliquées ainsi que différentes institutions (comme le Défenseur des droits) reconnaissent que la mise en application de la circulaire interministérielle du 26 août 2012 « relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites » reste rare, disparate et généralement superficielle. Elle s’apparente souvent à un recensement des populations plutôt qu’à un réel et durable travail social d’insertion.

Ces évacuations forcées sont l’expression d’une politique de rejet stigmatisant les Roms comme boucs émissaires. Les autorités ne souhaitent qu’une seule chose : leur retour dans leur pays d’origine. « Cette politique de rejet est inefficace, coûteuse et inutile puisque rien n’a changé à la suite de ces évacuations », comme l’affirme Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme. « Les Roms vivent toujours en France, dans des campements qu’ils ont reconstruits un peu plus loin, mais ils se retrouvent de plus en plus précarisés. Cette augmentation des expulsions en cours ouvre la voie à l’expression des extrémismes et du racisme anti-Roms. »

« Nous demandons une nouvelle fois l’arrêt immédiat de cette politique : les évacuations forcées ne peuvent se perpétuer au mépris des traités internationaux et européens », indique Dezideriu Gergely, directeur du ERRC. « Nous demandons par ailleurs qu’une véritable politique d’insertion pour ces personnes en grande précarité soit mise en place. Cette politique devra clairement dépasser celle qui “anticipe et accompagne” leurs expulsions ou leurs évacuations forcées. »

Avant son élection, l’actuel Président avait dénoncé la politique d’évacuations forcées menée sous Nicolas Sarkozy. Il est extrêmement regrettable de voir que la situation a empiré.

Remarque : Ce recensement a été établi en collaboration avec le Collectif national droits de l’Homme Romeurope et est le fruit d’un travail commun entre la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et le European Roma Rights Centre (ERRC). Sans avoir la prétention à l’exhaustivité de la situation étant donné le manque de données officielles disponibles, ce recensement voudrait cependant en être l’expression la plus objective possible.

Paris, le 14 janvier 2014  source: http://www.ldh-france.org/Evacuations-de-Roms-des-niveaux,5219.html

Recensement des évacuations forcées de lieux de vie occupés par des Roms (13 pages)

Voici ce que promettait le candidat François Hollande le 27 mars 2012.

"En ce qui concerne la situation des Roms aujourd’hui sur notre territoire, ma préoccupation est aussi la vôtre : la situation de ces femmes, de ces enfants, de ces hommes qui vivent dans des campements insalubres n’est pas acceptable. Je souhaite que, lorsqu’un campement insalubre est démantelé, des solutions alternatives soient proposées. On ne peut pas continuer à accepter que des familles soient chassées d’un endroit sans solution. Cela les conduit à s’installer ailleurs, dans des conditions qui ne sont pas meilleures."

L'intégralité du courrier de François Hollande au Collectif National Droits de l’Homme Romeurope ici

 

A lire ou à relire:

- Le bruit et l'odeur... Bis repetita placent
- Le candidat Hollande et les Roms
- Ce que le candidat Sarkozy disait aux gens du voyage
- Excès de zèle pour Léonarda ! des consignes qui ne passent pas.

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